Abus sexuels dans l'Eglise «Si j'étais mort, je n'en aurais pas assez fait», dit Mgr Morerod

ats

10.5.2024 - 01:51

L'évêque Charles Morerod, hospitalisé l'automne dernier, en pleine controverse liée aux abus sexuels dans l'Eglise catholique, se confie. «Si j'étais mort à ce moment-là, je n'en aurais pas assez fait ni assez dit», affirme-t-il vendredi dans la presse

L'évêque de Lausanne, Genève et Fribourg, Charles Morerod assure que certains prêtres qu'il a signalés ne lui parlent  plus (archives).
L'évêque de Lausanne, Genève et Fribourg, Charles Morerod assure que certains prêtres qu'il a signalés ne lui parlent plus (archives).
ATS

10.5.2024 - 01:51

«Je m'étais un peu résigné» sur la problématique des abus sexuels, poursuit l'évêque de Lausanne, Genève et Fribourg dans Le Temps.

Après son intervention chirurgicale effectuée en urgence en septembre 2023 en raison d'un saignement crânien, Mgr Morerod se souvient s'être demandé s'il désirait survivre. «J'ai pensé alors que j'avais peut-être encore des choses à faire», déclare-t-il.

Le Fribourgeois estime désormais nécessaire de provoquer l'occasion pour lutter contre les abus sexuels au sein de l'Eglise, «car la situation est urgente».

En froid avec plusieurs prêtres

Il indique également que certains des prêtres qu'il a signalés ne veulent plus lui adresser la parole. «A l'heure où nous parlons, il y a eu six procédures lancées par des prêtres que nous avons sanctionnés à la suite d'accusation et qui se sont retournés contre nous», affirme l'évêque.

Il admet en outre que la gestion des signalements des prêtres par l'évêque est «très discutable» et qu'il y a une dimension systémique dans les abus, liée au pouvoir démesuré des prêtres.

Contre l'ordination des femmes

Charles Morerod, qui promeut l'engagement de femmes laïques au sein de l'Eglise, ne se prononce pour autant pas en faveur de l'ordination des femmes. Dans ce cas, «les gens ne me considéreront plus comme crédible dans cette fonction (d'évêque)», assure-t-il.

Mgr Morerod a été hospitalisé au lendemain de la publication de l'étude de l'Université de Zurich sur les abus sexuels dans l'Eglise catholique. L'évêque avait été accusé de ne pas être intervenu après le signalement de cas d'abus, avant que le procureur général Fabien Gasser ne le mette hors de cause.

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